HTC se lance désormais dans le monde des entreprises, on pourra bientôt utiliser son HTC One X avec des outils de travail adéquats sur son lieu de travail. Mais beaucoup d’entre nous (y compris moi) n’ont pas attendu cela pour utiliser leurs smartphone de tous les jours dans le cadre professionnel pour des tâches pros. C’est le phénomène du BYOD (Bring Your Own Device).
Il n’est pas rare, surtout avec la jeune génération, que l’on se pointe au boulot avec son smartphone, sa tablette, voire même son laptop, afin de travailler dessus ou de stocker ses données de travail, et ainsi avoir un environnement que l’on maîtrise complètement, pour gagner en productivité, ou simplement pour pouvoir secouer sa grosse paire de virilité masculine car on dispose de la dernière version de AutoCAD / Windows / Autre-logiciel-mis-à-jour-tous-les-ans, que notre smartphone est un HTC One X et qu’on peut coder dessus en SSH. Je sais que vous connaissez ça, ne faites pas semblant ! 😉
Enfin quoi qu’il en soit, cela n’est, mine de rien, pas sans conséquence. Car les employés peuvent alors emporter sur leurs appareils personnels des données privées, parfois même sensibles. De plus, ces appareils se connectent très souvent au réseau de l’entreprise, et s’il n’est pas sécurisé comme il le faudrait, c’est la porte ouverte aux intrusions. Par exemple, une entreprise procurant à ses employés des Blackberry (pas de troll s’il vous plaît !) et pensant son réseau sécurisé a eu la surprise de constater que plusieurs centaines d’iPhone et d’Androphones s’y sont connectés et ont récupéré des fichiers appartenant à l’entreprise. La Direction des Systèmes d’Information (DSI) a alors dû procéder à des vérifications qu’elle n’aurait jamais imaginé avoir à faire.
Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il faut savoir que les entreprises françaises tardent à réagir face à cela. Les chiffres parlent d’eux-même : en Allemagne, 70% des entreprises ont déjà lancé des programmes pour le BYOD et les 30% restant sont en train de se lancer dedans. En France ? Eh bien, quand on sait que la France est le 3ème pays dans le classement mondial des pays les plus innovateurs (chiffres de décembre 2011), il est surprenant d’apprendre que seul 1/4 des entreprises se préparent au BYOD, tandis que le reste ne fait qu’y penser.
Il y a alors deux solutions pour les entreprises. Renforcer la politique sécuritaire de leur réseau (par filtrage par adresses MAC, utilisation de certificats, etc) et bloquer l’utilisation des appareils personnels au cadre strictement personnel en entreprise, ou alors jouer la souplesse, et mettre à profit les appareils des employés.
Pour les entreprises qui prennent des mesures pour intégrer les devices de leurs employés, il faut sécuriser les données. En premier lieu, les appareils devront être sécurisés, comporter une solution antivirus (pour les laptop, voire certains smartphones). De plus, ils doivent comporter un système de verrouillage sécurisé (il paraît que le schéma de verrouillage d’Android est très efficace…), avec possibilité de géolocalisation grâce au GPS et effacement des données à distance. De plus, les appareils devront être constamment à jour, avec des versions officielles. Exit donc les ROMs customs chez Android, et les iPhones jailbreakés. Il s’agit là d’assurer ses arrières et d’éviter toute faille déjà présente chez l’employé.
Ensuite, il doit y avoir une interface unifiée compatible avec toutes les versions des OS (Operating Systems – Systèmes d’Exploitation) et avec n’importe quelle plateforme. Le très récent HTML5, permettant l’écriture d’applications web très au point (les applications, pas HTML5, enfin pas encore !). Il s’agit ici d’isoler le monde de l’employé et celui de l’entreprise. Les données peuvent être consultées n’importe quand et n’importe où, sans jamais être vraiment sortir de l’entreprise. C’est un peu comme le streaming de musique légal. On peut en profiter autant qu’on veut, mais on n’a jamais vraiment les fichiers.
Il y a encore beaucoup de choses à dire sur ça, mais pour éviter les « tl;dr » je vais m’arrêter là, et écrire un autre article plus tard sur ce qui manque.
Le BYOD est donc en plein développement, et il est possible d’imaginer que dans un avenir proche chaque employé travaillera directement sur son propre matériel, évitant ainsi des coups à l’achat (mais pas d’exploitation) aux entreprises. Les solutions logicielles ne sont pas encore monnaie courante, c’est donc un marché à exploiter, en espérant que notre fabricant de smartphone favori saura en profiter, et que l’on puisse un jour tous travailler sur des tablettes HTC au boulot 😉
Et vous, utilisez-vous votre propre matériel au travail ? Votre entreprise a-t-elle mis en place des mesures spécifiques ?
Bah voyons ! Non seulement les entreprises sont de plus en plus exigeantes sur les conditions d’embauche (qualités, expérience, diplômes…) pour toujours être payé moins mais en plus on va leur permettre de réduire leurs coûts de fonctionnement et leurs investissements en ramenant gentiment nos propres « outils » afin d’être encore plus performants !
C’est comme qui dirait avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière avec !
Un seul et unique gagnant dans l’histoire : les entreprises !!! (comme dab…)
Nockturul, je ne sais pas d’où tu sors tes chiffres concernant les salaires, mais dans les domaines où le BYOD est effectif, les salaires sont en constante augmentation, sinon peu de baisse.
Il faut aussi savoir que ça n’oblige en rien employés à acheter/utiliser leur propre matos, mais il s’agit de correctement l’exploiter pour ceux qui souhaitent en profiter, notamment les personnes employées en freelance.
Les entreprises ne gagnent que si derrière il y a des clients qui ne pensent pas suffisamment pour discerner les choses et acheter aveuglément 😉
Superbe news merci 😉
J’ai plusieurs collègues qui utilisent leurs appareils privés au boulot (smartphone, tablette). Mais moi je sépare complètement vie privée et vie professionnelle, donc non, je n’utilise pas mon smartphone pour le boulot, même pas pour gérer mon agenda pro ou mes mails pro.
C’est mon choix.
Tu as parfaite raison, après tout ici il est question d’un choix. Il y a autant d’argument pour que contre, il faut savoir utiliser cet outil avec parcimonie, et tout dépend des personnes ! ^^
Excellent article 🙂